jeudi 29 septembre 2011

MARIE-HÉLÈNE BOURDAIS



Depuis quelques années, émerge dans le monde des artistes sarthois, une artiste qui petit à petit, sans coup d'éclats, mais avec finesse, comme son travail, c'est Marie-Hélène Bourdais.

Son travail alie la gravure, la photographie, des textiles... Cela nous donne à voir d'étonnantes créations.
Ce qui les caractérise, c'est la sensibilité que la patience pour assembler les tissus, les gravures n'amoindrit pas. Tout y est en délicatesse.
La  critique que l'on pourrait apporter est parfois d'en rajouter dans la présentation des oeuvres ce qui nuit à leur respiration.
                                                                                    Lucien Ruimy


Pour son exposition "Origines" (Hotel de Ville du Mans du 2 Septembre au 20 Novembre) Marie-Hélène Bourdais nous a adressé ce message sur son travail :

Dans notre culture sarthoise comme dans d’autres cultures sur différents continents (d’où le mot ORIGINES au pluriel), les marques identitaires s’affichent sur la peau (tatouages ou dentelles transparentes), sur les parures (couronnes florales, coiffes, voilettes, bijoux) et sur les vêtements (toiles à base de fibres végétales cultivées sur place, coutures, tissages, ornements).
J’ai joué de tout cela, ayant toujours à l’esprit que ce qui nous semble le plus « d’ici » provient « d’ailleurs » et des multiples échanges (le chanvre, cannabis cultivé et transformé en Sarthe au siècle dernier, nous vient de Chine), à mon grand étonnement des japonais m’ont appris que ma technique de marouflage de papier est traditionnelle au Japon (chikirié)

Toutes ces matières retrouvées, je les avais sorties de gros sacs de jute dans lesquels des chiffons protégeaient d’autres petits sacs de chanvre, dans lesquels un tissus ouvragé protégeait un paquet de coiffes fines, froissées ensemble et serrées dans ces petit sacs.
 Peut être de cela ont surgi ces histoires de « sacs » qui se baladent dans l’expo ? mais aussi de l’expression « avoir la tête dans le sac » qui correspond à mon  état quand je me plonge dans la création... ? ou encore s’agit-il de ces choses de la vie que l’on porte, en sachant les déposer ou sans savoir les déposer, en rêvant que ces sacs se gonflent d’air et s’envolent… ?

La féminité est présente partout, les créations passent par ma main,  donc par mon propre corps…c’est aussi un hommage que je rends à celles dont l’expression personnelle est passé plus par l’aiguille  que par le pinceau, car si on a accordé à la peinture une place de choix dans les Arts, les ouvrages utilisant d’autres médiums n’ont-ils pas été oubliés ? Heureusement nos jeunes ont désormais une ouverture d’esprit qui cesse de cloisonner les différentes formes  d’expressions ;

J’en arrive aux multi formes de l’expo, sculptures, estampes , pointes sèches, peintures, dessins, papiers, toiles, tout cela n’est que  matière, que je prenne un peu de peinture, ou un morceau de papier gravé, ou un morceau de dentelle, c’est pour moi la même chose : prendre ce que j’ai sous la main pour m’exprimer.

Cette expression dans l’ouvrage est silencieuse, les mots ne sont pas là, mais parfois dans ce silence ils adviennent ; d’où sans doute la présence de livres dans l’expo, car quand ils surgissent, les mots sont puissants.

Ce que peut être j’ai eu le plus souvent en tête durant ces créations a été le processus même de la création. Ce mot est celui que j’avais choisi spontanément pour mon site « mhcréation » ; j’ai découvert depuis qu’il se dit « poiesis » en grec ancien, qui nous a donné « poésie »…

La création est comme la vie, est la vie, est poésie, voilà ce qui me passionne.
                                                                        Marie-Hélène Bourdais

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