mercredi 27 juin 2012

LA MODERNE CONTINUITÉ DE GUY BRUNET (Lucien Ruimy)

Au fond de la cour, Guy Brunet a installé son atelier, au-dessus, il a fait construire son appartement. C’est un artiste chaleureux qui nous accueille dans le bazar grouillant de créativité : son atelier.
Ses travaux se font  par séries sur le même thème : Les masques, les crânes, les personnages statufiés ses filles...
Dans un premier temps on est époustouflé par la maîtrise technique de Guy Brunet. Mais si l’on s’arrête là on passe à côté d’un artiste qui jour après jour construit une œuvre.
Il peint et repeint ses modèles afin de leur donner une texture, un velouté faisant palpiter les chairs, vibrer les visages. Ils nous parlent, ils sont vivants.
La relation aux peintres anciens est constante : là une tête emprunté à Van Dyck, un cheval à Vélasquez, une Gorgone à Caravage… Au delà du costume, des époques ce sont toujours des êtres humains que l’on pourrait rencontrer au coin de la rue. Par ces emprunts Guy Brunet s'inscrit volontairement dans l'histoire de l'art. De la prétention ? Non, la simple formulation d'une grande exigence artistique.
Tous ces personnages sont mélangés à des inconnus ou des célébrités qui pris dans des ensembles de portraits participent à créer une foule de personnages statufiés qui constituent une tranche d’humanité.  Ils sont là, ils nous regardent, nous prennent à témoin. Parfois leurs pensées intérieures sont plus fortes, mélancoliques, heureuses, tendues… au spectateur d’imaginer sa propre histoire.
Une des séries est celles des crânes. Ils sont  alignés, posés là ; ils nous rappellent la vanité de la vie, son caractère éphémère. Ils sont la dernière trace de notre humanité. Blancs ou noirs… il ne reste que des os. Le caractère sériel est là pour nous rappeler que si nous sommes des individus, nous sommes aussi une partie d'un ensemble, dans la vie, comme dans la mort.
Ses filles sont aussi son sujet, posées dans l’espace, on ne sait pas si elles reposent ou si elles volent. La présence de tissus roses est là comme une référence aux tissus peints par les maîtres anciens, mais aussi comme une signature. Peintent régulièrement, elles sont là  comme des balises du temps qui passe. Un constat immortalisé par l'artiste qui lui donne, leur donne, nous donne, une vie au-delà de la vie.

Avec la série des masques  des morceaux de tableaux anciens sont apposés sur les visages de personnages modernes créant ainsi une liaison entre le présent et le passé, mais aussi des  personnages fantasmagoriques  qui sont comme des interrogations sur la nature humaine.
Les fonds uniformes, gris, noirs, marrons ne sont là que pour souligner les sujets de Guy Brunet : l’humain et la peinture.


KUU, LES LIENS EN TRAIN DE... (Yannick Lefeuvre)


Des liens d'amour, invisibles vibrations...
aux liens de haine, profondeurs crispées !
Ils disent et révélent les liens de l'âme et de l'esprit
et du corps aussi...!
Ils le disent à deux, ces deux fous, ces deux feux !
Deux filous, deux amoureux de la vie !
Ils touchent au coeur, ça bat la chamade !
Leurs élucubrations coloristiques
du jet simple au refus de se frontiériser
nous arrachent à nos matins certains.



De la vie en arrondis, en couleurs ébréchées,
en rythmiques soupapes, en entités joyeuses.
Ils inscrivent les entre deux, les symboles et les entités
au creux de ce qui palpite, de la vie
et de l'amour aussi...
Mille fois subjugués, ils virent et voltent,
les jambages et des meilleures
se risquent aux jeux de mots les plus
scribouilleurs,
cri... boue... ouille... heure... heurts...



Peu importe car ce ne sont pas des prouesses
de cérébrés mais des explorateurs de réalités,
des pionniers de la matière grise, des bidouiileurs
de la relation humaine, animale et charnelle,
des utopistes articulables pour éveiller,
coupdepiedsauxculstiser et transformationistes.
De envies de métamorphoses partout
car toutes sont métasphores, cliconymises, clacotristeurs,
calembouraleurs, cauchemarafriandises, couleuravocalises
et de la Tour de Pise aussi...




Pour nos petits bonheurs la chance
de les avoirs et de les voir en transe,
avec eux, on être, on danse
et ça se voit qu'ils sont ravis, ces ravis !!!





mardi 26 juin 2012

CORINNE HERAUD (Thierry Gaudin)

Noirs dermes
Fragiles
Peau innervée des mémoires encloses
Evidences
Icônes du verbiage versatile
Eviction
Sensibles fantômes à peine perçus
De la rage
Essences en beauté des stars éphémères
Sang d’encre
Implants involontaires où le souvenir
Sel de mémoire
Se bat avec ses cécités

Peau


Pulvérisation des plaisirs évacués 
Innervée
Poudre aux yeux incrustés de nostalgies
Du dehors
Solitudes repassées au fil des émulsions
Sensibles
Des maquillages agglomérés
Turbulences
Sous la voute quotidienne

Rives du souvenir

Les âges cathodiques prospèrent
Particule
Masques des misères et des espoirs vains
Abreuvée
La beauté vivace estompe sa vigueur
Friselis
Vigiles estimables à l’aune des impensés

Ondes

Les nerfs des enveloppes s’accordent
Excuses
Jusque au relent pugnace des images accumulées
Sources
Retournements des méninges avides
Squelettes
Engrais des fièvres et des somnolences

Dans le sommeil des effleurements
Equilibres
Engrangés stockés dans les méandres

Instables
L’obsolescence hante les forêts oubliées
Stables
L’errance égrappe les raisins du vouloir
Virtuosité
Le germe s’époumone dans la monoculture
Décors
La plage s’anime engrossée des épaves
Incorporés
Le blister se consume
Acteurs
Ecrans crevés du dedans
Du hasard
Poudre de riz exagérée nourrie
Mystères 
Des rimes et des voyages
Et ors
Des formes et des corps
Blancs


Anaphores au noir des ectoplasmes du quotidien
Peaux écumes et ancres de la barque sans nom
http://www.corinneheraud.com

LAURENT VIGNAIS (Thierry Gaudin)



Du bronze au fer
Objet
Déclarations en force des faiblesses
Sexuel
Incorporées
Américain 
Dans le fil et le sillon
Laval
Le grave en graveleux figure
last
Le contour ou l’innervé se dément
Attitude
Brouillards effacés ou brumes 
Travail
Fumées sols nuages
Derechef
Les errances délétères
Impression
Conspuent l’illégitime
Enervement
Des oiseuses gesticulations
Un mec
Si humaines trop proches
Repasse
Traces carapaces exo squelettes
Son cheval
Triturations fils de fer des volumes indurés
Mari
Où s’accrochent les mesures de l’être
Honnête
Cirques marionnettes aux fils emmêlés
Assimilés dans le contexte
Objet
Dans les grimaces ferventes des vanités



Grotesques et tragiques
Construit
Dans le trajet involontaire du regardeur du dedans
Silences
Aveugle aux apparences

Embrumés

Absences d’assises et décodages
Ecorce
Un pas de côté ne suffit pas
Plombée
Ailer les lestes lester l’orgueil
Métal
Recoller l’image à son aspiration
Papier
Articuler le voulu au désiré
Presse
Et manger dans la main des oiseaux
Aller
Museler l’aperçu sans le nommer
Retour
Le théâtre dans le ventre
Femmes
L’exergue au bout des densités
Affolantes



Articulations dans le mou cérébral
Désarticulation des vanités chroniques



lundi 25 juin 2012

JEAN-MARIE TORQUE : GRANDS SOUFFLES ET PETITS SOUFFLES !!! (Yannick Lefeuvre)

L'humble prière de l'artiste concentré sur son souffle nous emmène à la fois dans un geste
fondateur et vers la vie même. Son « yoga pictural » inscrit l'expir silencieux sur la toile. 
Chacune de ses inscriptions soufflantes est unique. Chaque souffle semblable à l'autre et imperceptiblement différent marque la marche réelle de la naissance à la mort. 
Ainsi tragiquement ponctué, scandé l'humain apprend qu'il respire.
Cette prise de conscience est créatrice d'une nouvelle relation avec le monde.
L'artiste identifie le lien. Ce qui est aujourd'hui salvateur !
Mais rien de morbide dans son approche, il s'adonne au jeu. Il rend hommage aux
fleurs-bogues s'approchant d'elles avec respect, l'une après l'autre reconnues, identifiées et
impeccablement rangées.
A le voir agir ainsi, on se surprend à souffler avec lui. Nous partageons avec l'artiste l'invisible
présence de l'air. Il nous harponne dans le vif du sujet, l'impalpable échange présentifié.
Vivifiés par ces petits explosions de couleurs, nous nous interrogeons. Un sentiment de bien
être succède au premier temps de stupeur.
Quand l'interrogation cesse, on se sent suspendu par les souffles posés avec délicatesse sur la 
toile. La métaphore visuelle du geste de vivre s'impose à nous. Le souffle, l'eau et la couleur, le 
feu de son imaginaire nous emmènent dans un processus rare.
Inspiré, il est au coeur de l'inspiration et nous inspire !!!
Inspirez ! Expirez ! Soufflez !
Il nous donne l'espace-temps de se sentir présent et vivant.
Merci pour ce grand bol d'air inattendu ! 

samedi 23 juin 2012

EDWIGE BLANCHATTE : TRANSPARENCES DES VERRES D'EAU ! (Yannick Lefeuvre)

Par la transparence des verres d'eau de ses yeux,
je doute de ma présence à la vie.
Trouble rare, peut être unique face à une toile !
Elle est l'araignée qui nous happe pour un festin cruel.
Anaphores où elle nous tient tête,
où les corps sans leurs têtes sont décors de son visage !
 
Qui est-elle ?
Elle est elle, elle est aile, elle est fée ?
Elle est fille d'elle même !
Elle est Eve, première de son reflet,
Eve, prénom vocable dans l'inceste du double sens ! 
Alors ce trouble ?
Une psyché hypnosée trouée de la pupille de l'oeil nous fige !
Fulgurance du fond blanc par ce trou de serrure déployé.
Pupille, petite fille que j'entends rire derrière la froideur d'eau de son masque.
Elle n'est pas innocente !
Elle fait la tête, elle fait la gueule !
Elle n'en fait qu'à sa tête !
La faucheuse en elle a tranché depuis longtemps.
C'est pas drôle !
Mais elle n'est pas seule, elle est double souvent,
Elle est Corée et Déméter, indissociables
puis dans les enfers, Hécate et Perséphone inséparables !
Cela transparaît dans les sculptures
comme une magnifique évidence !
Si elle s'expose, ce n'est pas pour rien !
La coupure ne s'est pas « fête » au bel endroit !
Son « fait »  tient tête aux mouvements,
elle immobilise l'émotion et ainsi la rend visible.
Dans la fixité de la sensation, l'esprit plonge au plus profond de ses abîmes
et donne sa chance à la rencontre!
Alors là, à ce point de non retour tous les possibles s'affichent,
ce sont les corps d'une vie pas vécue !
Et là ! Elle fait mouche !
Elle est notre semblable à force de dire les semblables,
je m'y reconnais, aucune fuite n'est possible !
Nous partageons son effroi !
C'est l'origine, c'est là que tout commence, bascule et se métamorphose !
Un jour, on s'est vu dans le miroir et c'est parti de là ! Tout !
Il y a une toile au sourire de Mona Lisa qui ouvre le chemin de la tendresse !
Ce rêve...C'est un geste de l'un vers l'autre.
Tout n'est pas perdu même si la ligne de partage est ténue !
Merci d'avoir le courage d'être à ce point de fulgurance !

vendredi 22 juin 2012

JULIE FRANCHET : ŒUVRES AU NOIR (Thierry Gaudin)



Va et vient des ténèbres  soyeuses
Pluie
Espaces de tempérances
Forts de bienveillance
Angoisses
La peau du regard pointe la vacuité

Etoile noire



Découpes à peupler de fantômes aimables
Graff
Des aubes et des nuits des êtres en partance
absent
La vitre se teinte des désirs esquissés
Hommage
Ecrans tenus du bout des paupières
Retour
Miroirs migrants des larmes aux baisers
Paire


La météo de l’âme doucement tend
Bruine
De ses mains délicates les strates d’humilité
Tag


Echanges mesurés des degrés et des plans
Noirs
Les silhouettes en filigranes en contre point
Profonds
Un banc assiste le silence des passants évanouis
Blancs
Dans le noir des mémoires le blanc des amitiés
Estompés
La respiration contrainte des lumières émoussées
Fragiles
L’architecture des décors épouse les passages
Doux
Les gestes les mots / invitations échéances
Fervents
Ratages / préséances ou brutales coupes
Dociles
Les transes la danse les profondeurs intimes



L’escalier l’étage l’étape en angles et points de fuites

Monter
Les pas du regard n’osent déranger
Descendre
Offrant l’ouverture le possible
La croisée / vitre carrefour
Peiner
La chorégraphie retient des souffles
Reprendre
Entre les lignes les pauses qui n’osent s’exposer
Attendre


La pluie de l’angoisse griffe l’absence
Les matières se façonnent au contact
Vides

Bornes
Ici ou ailleurs la couleur s’effrange recadrée
Cadences


Repoussant la douleur vers le doute
Tact
Espaces désertés qui attendent
Audace


Présences esquissées

Absences soulignées
Constance


Adresse

Si bémol mineur