lundi 1 septembre 2014

XAVIER BLONDEAU : QU’AS-TU CRU VOIR ? (Yannick Lefeuvre)

De loin, on a cru voir quelque chose. De fait du peu d'éléments aperçus, l'esprit s'emporte et dévoile son rêve. Xavier Blondeau cherche ce qui déclenche cet état d'esprit. L'imaginaire qui ouvre aux imaginations s'articulent sur trois composantes selon un processus qui peut se décliner ainsi :
-Que lorsque le trait est net, la lumière est centrée. Le désir est l'inconnu et le mystère reste entier. Paysages urbains dans la nuit, une maison, un parking, fenêtres éclairées dans un immeuble... des récits possibles...

-Que lorsque la lumière éblouit, le trait s'estompe mais dessine encore les contours en une vaporeuse et charnelle composition. Le désir est en présence de l'autre. Nudités chastes et sensuelles d'une femme...des amours envisagés...
-Que lorsque la lumière est colorée, le flou du trait l'embaume. Le désir appartient à chacun. Il se déploie et s'envole. Traces des corps féminins dans une ouate fusionnelle... des corps devinés...
Ce seront les silhouettes floues, les couleurs au bord de l'effacement, une lumière dans la nuit. Ce qu'il en est de ce déclenchement, de ce doigt qui appuie sur la gâchette restera le mystère de l'artiste. Il se dénude là dans ses choix à fleur du sens. Il y a un très peu mais juste l'essentiel pour nous « rêver ». Par exemple, on voit de loin un magnifique oiseau troublant de vérité et qui volette. Las, ce n'était qu'un sac plastique. Le bonheur d'avoir imaginé l'oiseau s'efface, se recroqueville et s'éteint. Mais il y aurait nous dit l'artiste un état où tout peut à nouveau advenir. 
Les éléments qui composent cet élan vers une vérité poétique de soi restent résultantes d'un choix... élaguer l'inutile est indispensable. Par là, il pense nous rencontrer pour palabrer avec lui. Ce hasard qui fit l'oiseau devient le subjectif de l'oiseau en soi... une émotion. Cet oiseau là est plus que tout autre. Les peuples dits «  primitifs » savaient qu'au delà d'un signe s'ouvrent des mondes dans lesquels notre esprit s'élancera. A nous de choisir parmi ses photos celui de notre envol !

1 commentaire:

  1. Un grand merci Yannick pour avoir retranscrit ton ressenti vis à vis de mon travail photographique exposé lors de Puls'Art 2014. Une exploration intimiste et personnelle dans mon univers.

    Xavier Blondeau

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